150 jours de marche dans un positivisme aveugle,
ça fatigue
Mélenchon est un épiphénomène dont le mérite aura été de faire renaître un peu de conscience de classe. L'homme est habile, il a su remarquer et tirer profit de ce que signifiaient les Nuit Debout et les manifestations contre la loi travail : des rassemblements de masse (très relatifs) qui se sont organisés (relatifs aussi) sans qu'il y ait de francs appels des centrales syndicales ou des partis. Ce qui peut s'interpréter comme un désir profond d'expression politique exprimés par des citoyens dispersés et étouffés par tous les procédés "Des dizaines de milliers de militants sont aujourd’hui orphelins d’une telle représentation". A sept millions de citoyens, je trouve que la classe commence à avoir de la gueule, il ne lui manque plus qu'a étendre sa conscience class et à la mettre en forme mais pas dans une école numérique ! A moins qu'on monte un nouvel orphelinat, ce qui pourrait être bon pour la croissance ! Mélenchon fut tout au plus un mal nécessaire, un représentant parmi d'autres mais dont l'avantage participe à "reconstruire une conscience de classe tout en s’affranchissant de la figure du chef ou du tribun" .
Suffit de prendre ce propos comme tel, dans l'esprit et à la lettre ! (les textes en italiques sont extraits de tracts FI).
D'un autre côté, on a élu un autre représentant, Macron. L'extrême centre est certainement le pire à déboulonner, c'est pointu et ça peut piquer, la politique ni-ni n'est qu'un jeu théâtral destiné à planquer l'avènement d'un capitalisme nouveau qui se décline à la sauce techno* et non plus sous la forme classique de la rente. A ce stade d'évolution du capitalisme, le réveil de la conscience de classe est une réponse, mais ce n'est pas simple quand tout est fait pour brouiller les cartes. Quand Macron dit vouloir faire participer la société civile, il se fout de notre poire, il pense cooptation quand il lui suffirait de modifier le code électoral. C'est aussi simple que pour le code du travail, les mêmes méthodes conviennent (49-3 ou ordonnances peuvent aussi suffire).
*Le caractère essentiel de l'entrepreneur moderne (start-up et compagnie) tient à peu d'aveux : « Ah non ! Nous, on fait pas de politique, juste des produits ou des services ». Avec Macron, la S.A. France est en bonnes mains !
Honnêtement, c'est quoi une société dans laquelle on va se tuer à l'usine ou au bureau devant une machine afin de fabriquer les machines à pétrir. Dites machines qu'on va utiliser à la maison pour fabriquer le pain nourricier non seulement sans mettre la main à la pâte mais en plus commandée à distance au chicphone ? Faut plus se salir, c'est ça ? Probablement, mais ça fait beaucoup de saloperies sous le tapis et tout autant de profits pour le capital. Cela fait aussi de Marx un modéré bien trop positif et donnerait plutôt raison à son gendre Paul Lafargue (Le droit à la paresse).
Quand les moins nombreux, qui ne travaillent pas, écrivent un code du travail illisible, il est juste que les plus nombreux qui travaillent écrivent un code de paresse qui pourrait se résumer à peu de mots clairs et lisibles : La sieste est sacrée, chômons sans entraves et grève sur le tas. En conséquence de quoi, aucun ronflement ne devra émettre un bruit supérieur à 40dB (comme un frigo). Cette interdiction s'applique à tous et en premier lieu aux machines. Une exception à cette règle est faite pour tous les oiseaux hormis les coqs sous peine de castration ! Cui-cui-riz-cuit feront les coqs de la tribune.
Et pourquoi pas aussi un code sur ces machines qui ne respectent même pas un principe que tout homme ordinaire respecte : tu ne tueras point. Pourtant il parait qu'elles sont si intelligentes maintenant ces petites merveilles, sont sûrement encore trop connes et pas assez bêtes pour avoir du cœur !
Peyrat Pascal, octobre 2017,
signe seul ce texte et propose d'en discuter à Unieux (Loire) ou dans la rue